Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 11:57


En 1981, Raymond Depardon et Sophie Ristelhueber réalisaient ensemble un documentaire poignant sur un établissement psychiatrique de Venise : San Clemente.[1] En février 2009 leurs images interrogent toujours mieux notre manière d’habiter le monde.

Terre natale.

L’œuvre du premier dialogue avec le travail de l’urbaniste philosophe Paul Virilio dans une exposition puissante à la Fondation Cartier pour l’art contemporain : « Terre natale – Ailleurs commence ici ». La poésie féconde rarement la pensée avec autant de sensibilité : la langue que l’on habite s’y greffe aux couleurs du silence. L’exil et l’exode contemporains résonnent d’échos bibliques. Le réalisateur de « La Vie moderne » dernier prix Louis Delluc, recueille les battements d’ailes du Souffle Saint là où plus personne ne les espère. Allez respirer sur les traces de ce modeste sage !

Terre blessée.

La seconde expose en France pour la première fois un aperçu complet de son travail : photographies grand format et films inédits. Ni pour divertir, ni pour informer. Les photos recomposées numériquement ne prétendent pas au document et l’absence de pittoresque abolit toute fonction décorative. Les images exigeantes de Sophie Ristelhueber travaillent la mémoire et élargissent l’intelligence du corps.

Vous avez probablement une cicatrice que vous aimez bien : à la fois trace d’une blessure et souvenir d’une guérison ; de la force de la vie. Elle vous aidera à éprouver combien Sophie Ristelhueber met à nu l’empreinte de l’histoire dans le corps des paysages. Elle rend visible des plaies et contemple, de tout près et de très haut, les balafres que l’homme laisse dans son territoire et dans l’âme. Notre regard de foi refusant l’aveuglement contribue à la cicatrisation.

Quête de l’invisible.

Raymond Depardon, né le 6 Juillet 1942 à Villefranche-sur-Saône, photographe (agence Magnum) et cinéaste, multiplie les projets les plus variés présentés autant en espaces d’art contemporain que dans les salles de cinéma. Sophie Ristelhueber, née en 1949, vit à Paris, où, avant de se consacrer à la photographie et après des études littéraires, elle a été journaliste. L’un et l’autre témoignent d’une profonde mutation de l’art des images en ce début du XXIème siècle.

Au service des hommes dans leur monde. Toujours en quête de l’invisible.

Michel Brière

 

Terre Natale - Ailleurs commence ici, jusqu’au 15 mars 2009

Fondation Cartier pour l'art contemporain 261, boulevard Raspail 75014 Paris

Tél. 01 42 18 56 50, tous les jours, sauf le lundi, de 11h à 20h mardi jusqu´à 22h

Accès libre pour les moins de 18 ans le mercredi de 14h à 18h

http://fondation.cartier.com/main.php?lang=1&small=0

 

Sophie Ristelhueber. jusqu’au 22 mars 2009,

Le Jeu de paume, 1 place de la Concorde 75008 Paris

Du mardi au vendredi de 12h à19h mardi jusqu’ à 21h Samedi et Dimanche de 10h à 19h

http://www.jeudepaume.org/?page=liste&lieu=1


[1] Edité en DVD (Arte 2004) le film sera visible sur grand écran en présence de la co-réalisatrice, le 3 mars 2009  à 19h00 Entrée : 3 euros ou gratuite sur présentation du billet d'entrée. Contact : 01 47 03 12 41 / serviceculturel@jeudepaume.org

Partager cet article
Repost0

commentaires

S
et puis j'aime bien la croix à gauche aussi ... évidemment.
Répondre
D
Oui, je me souviens bien de ce passage ! ça m'avait touché aussi, parce qu'inconsciemment j'avais du réaliser que c'était un moment "hors temps"... ce qui est foridable c'est que l'on peut voir des instants comme ceux filmés par Depardon au quotidien... en effet, "que celui qui a des yeux... ":)
Répondre
M
On est bien d'accord. Mon plus beau cadeau de cette expo se trouve dans les toutes dernières images du diptyque vidéo sur son tour du monde en 14 jours. Deux femmes balaient le sable soufflé sur la route qui borde l'océan au Cap. Elles le ramassent dans une brouette. L'une d'elles va verser la brouette sur la plage. Un instant elle relève la tête. On voit, on sait qu'elle vient de regarder l'océan. Un instant.Pas envie de disserter sur ce regard qui me touche direct au coeur. Que celui qui a des yeux voient ! Depardon a des yeux pour voir, des images pour faire voir !
Répondre
S
Quelle belle exposition que celle de Raymon Depardon ! C'est très simple, ça parle de vie quotidienne et pourtant, ça reste passionnant. On pourrait penser que l'artiste reste "terre à terre" (justement) mais la portée du message est énorme et ne laisse pas indifférent, jusqu'au bouleversement ! Ces films sont une belle façon de changer son regard, d'apprendre à voir différemment tout ce qu'il y a autour de nous... Bref, allez-y !
Répondre