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Le débutAp.1,1 
 (texte original en grec, comme tout le Nouveau Testament) :
ïApokavluyi" ïIhsou' Cristou' h}n e[dwken aujtw'/ oJ qeov" dei'xai toi'" douvloi" aujtou' a} dei' genevsqai ejn tavcei, kai; ejshvmanen ajposteivla" dia; tou' ajggevlou aujtou' tw'/ douvlw/ aujtou' ïIwavnnh/
« Révélation de Jésus-Christ que Dieu lui donna pour montrer à ses esclaves ce qui doit arriver bien vite, par l’envoi de son ange à Jean son esclave… » Doulos = esclave (serviteur = diakonos)
Apocalypse signifie exactement « révélation » = dévoilement de qqch de caché. S’en souvenir quand on nous présente « La Révélation » comme un système de pensée : la « révélation de Jésus-Christ » est apocalypse, formellement énigmatique et ouverte. On y accède entre autres, par un genre littéraire particulier, apocalyptique, fait de visions, d’éléments concrets, de gestes symboliques au détriment des concepts et des termes abstraits.
« Révélation de Jésus-Christ que Dieu lui donna pour montrer à ses esclaves ce qui doit arriver bien vite, par l’envoi de son ange à Jean son esclave, 
2 - lequel a attesté la Parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ : toutes ses visions.
3 - Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent ces paroles prophétiques et gardent ce qui s’y trouve écrit, car le Temps est proche! »
Ce sont des paroles prophétiques et le genre apocalyptique développe le genre littéraire prophétique, soucieux de faire comprendre le projet de Dieu sur les hommes, mais moins attaché aux conduites présentes (morale, éthique) et davantage tourné vers l’avenir, la fin des temps (eschatologie).
1)     On y décrivait des visions. Le vocabulaire de la vue et les expressions imagées servent à décrire des expériences spirituelles fortes (mystiques), au moyen de « figures », d’images, d’allégories et d’analogies.
Amos 1,1 « Paroles d'Amos, qui fut l'un des éleveurs de Téqoa. Ce qu'il vit sur Israël au temps d'Ozias… »
Nahum 1,1 « Oracle sur Ninive. Livre de la vision de Nahum, d'Elqosh. »
et plus connu : Isaïe 6,1 « L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône grandiose et surélevé. Sa traîne emplissait le sanctuaire. »
Enfin la belle vision de Jérémie1,11 « La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes : «Que vois-tu, Jérémie?» Je répondis : «Je vois une branche de “veilleur” (amandier).»
2)      Dieu s’y exprime par gestes et signes à interpréter (par exemple chez Jérémie) :
 Jer.18,1-6 « Parole qui fut adressée à Jérémie par Yahvé en ces termes : «Debout! Descends chez le potier et là, je te ferai entendre mes paroles.» Je descendis chez le potier et voici qu'il travaillait au tour. Mais le vase qu'il fabriquait fut manqué, comme cela arrive à l'argile dans la main du potier. Il recommença et fit un autre vase, ainsi qu'il paraissait bon au potier. Alors la parole de Yahvé me fut adressée en ces termes : Ne suis-je pas capable d'agir envers vous comme ce potier, maison d'Israël? – oracle de Yahvé. »
et en Jer.24,1-3 « Voilà que Yahvé me fit voir deux corbeilles de figues disposées devant le sanctuaire de Yahvé. C'était après que Nabuchodonosor, roi de Babylone, eut emmené captifs, loin de Jérusalem, Jékonias, fils de Joiaqim, roi de Juda, ainsi que les princes de Juda, les forgerons et les serruriers, et qu'il les eut amenés à Babylone. Une corbeille contenait d'excellentes figues, comme sont les figues précoces; l'autre contenait des figues gâtées, si gâtées qu'elles en étaient immangeables. Et Yahvé me dit : «Que vois-tu, Jérémie?» Et je répondis : «Des figues. Les bonnes sont excellentes. Les mauvaises sont gâtées, si gâtées qu'on ne peut les manger.»
3)     Il s’agit parfois de quasi « performances » au sens de l’art contemporain :
Jer.13,1 « Ainsi me parla Yahvé : «Va t'acheter une ceinture de lin et mets-la sur tes reins. Mais ne la trempe pas dans l'eau.» J'achetai une ceinture, selon l'ordre de Yahvé, et je la mis sur mes reins. Une deuxième fois, la parole de Yahvé me fut adressée : «Prends la ceinture que tu as achetée et que tu portes sur les reins. Lève-toi, va à l'Euphrate et cache-la dans la fente d'un rocher.» J'allai donc la cacher vers l'Euphrate comme Yahvé me l'avait ordonné. Bien des jours s'étaient écoulés, quand Yahvé me dit : «Lève-toi, va à l'Euphrate et reprends-y la ceinture que je t'avais ordonné d'y cacher.» etc.
 
Le livre de Daniel est considéré comme la première apocalypse. Le symbolisme est parfois « universel » et se décode comme un langage : des éléments concrets évoquent des idées et des abstractions communes. Par exemple, la nuit et les ténèbres évoquent la mort, la peur, le mal. Mais bien plus souvent ce symbolisme est codifié conventionnellement. Parfois l’auteur guide l’interprétation : Ap.1,20 « Quant au mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite et des sept candélabres d'or, le voici : les sept étoiles sont les anges des sept Églises; et les sept candélabres sont les sept Églises. »
Toutes ces visions renvoient donc à du sens plus qu’elles ne décrivent des figures imaginables. Il est peu important de se représenter les dix cornes sur les sept têtes de la Bête : Ap.13,1 « Alors je vis surgir de la mer une Bête ayant sept têtes et dix cornes, sur ses cornes dix diadèmes »Pas d’effet plastique. Il n’y aurait qu’à traduire intellectuellement : la Bête représente l’Empire avec ses empereurs et ses rois. L’Apocalypse serait un écrit frustrant l’imagination ? Bien des artistes vont relever le défi de dépasser une méticuleuse illustration.
 
La fin. 22,16-21
« Moi, Jésus, j'ai envoyé mon Ange publier chez vous ces révélations concernant les Églises. Je suis le rejeton de la race de David, l'Étoile radieuse du matin. L'Esprit et l'Épouse disent : «Viens!» Que celui qui entend dise : «Viens!» Et que l'homme assoiffé s'approche, que l'homme de désir reçoive l'eau de la vie, gratuitement. Je déclare, moi, à quiconque écoute les paroles prophétiques de ce livre : «Qui oserait y faire des surcharges, Dieu le chargera de tous les fléaux décrits dans ce livre! Et qui oserait retrancher aux paroles de ce livre prophétique, Dieu retranchera son lot de l'arbre de Vie et de la Cité sainte, décrits dans ce livre!»
Le garant de ces révélations l'affirme : «Oui, je viens bientôt !»
 
Amen, viens, Seigneur Jésus!
Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous! Amen.
 
L’objectif.
Redonner confiance, encourager la foi des persécutés, soutenir leur ferveur. « Comment, après la Résurrection du Christ, le Règne de Dieu n’est pas arrivé !?  Comment comprendre que l’empire et l’empereur (Néron ou Domitien) nous persécutent ?! Pourquoi ce déchaînement de haine ? Jésus n’avait donc pas vaincu le monde ..?» L’Apocalypse répond à cette conjoncture : « Confiance ! Les souffrances endurées pour le nom du Christ s’inscrivent dans le mystérieux projet de Dieu pour l’univers : le salut, qui est guérison et libération, annoncé dès Israël s’accomplit désormais dans et par l’Eglise, nouveau Peuple de Dieu et corps du Christ. » Même aux prises avec les pires difficultés, les chrétiens doivent garder leur confiance en la mystérieuse puissance de Dieu.
 
L’enseignement eschatologique.
Dieu promet un monde nouveau dont tout mal aura disparu. Il règnera et habitera lui-même particulièrement au milieu de son peuple justifié, après la résurrection des morts et un jugement de « chacun selon ses œuvres » Une grande épreuve précèdera ce temps.
Ce message de confiance est au présent : ce qui se succède dans la forme du récit manifeste ce qui est. Et il est urgent d’en vivre. La fin des temps et l’origine sont une unique personne, Jésus-Christ.
Ce message circonstanciel et particulier est universel, ce que désigne le chiffre sept.
 
Nous dégagerons ensemble quel en est l’enseignement théologique.
 
Un plan.
Commence alors une première partie du livre très distincte, probablement rajoutée, qu’on appelle La lettre aux sept Eglises, .
4 - Jean, aux sept Églises d'Asie. Grâce et paix vous soient données par «Il est, Il était et Il vient», par les sept Esprits présents devant son trône,
5 - et par Jésus Christ, le témoin fidèle, le Premier-né d'entre les morts, le Prince des rois de la terre. Il nous aime et nous a lavés de nos péchés par son sang,
6 - il a fait de nous une Royauté de Prêtres, pour son Dieu et Père : à lui donc la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen.
7 - Voici, il vient avec les nuées; chacun le verra, même ceux qui l'ont transpercé, et sur lui se lamenteront toutes les races de la terre. Oui, Amen!
8 - Je suis l'Alpha et l'ÇW, dit le Seigneur Dieu, «Il est, Il était et Il vient», le Maître-de-tout.
On peut, après, de 4 à 22 trouver 6 autres septénaires :
Les sept sceaux : 4,1 – 7,17 ; puis les sept trompettes : 8,1-11,19 ; puis les sept signes dans le ciel : 12,1 – 15,4 (1. la Femme et le dragon, 2. la Bête de la mer 3. la Bête de la terre, 4. l’Agneau et les vierges, 5. les trois anges, 6. un fils d’homme, 7. les sept anges aux sept plaies.) puis les sept coupes : 15,5 – 16,21, les derniers septénaires sont moins nets : les sept voix : 16,17 – 19,5 et puis les sept visions de la fin.
 
L’auteur ? C’est l’Esprit Saint ! Il s’exprime probablement à travers l’écriture de plusieurs disciples de l’apôtre Jean dans les environs d’Ephèse.
 
Le texte date des dernières années du 1er siècle.
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