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 Les trois premiers chapitres constituent un ensemble homogène qui semble introduire tout le livre.
 
1,3-11 : Heureux le lecteur et les auditeurs de ces paroles prophétiques s'ils en retiennent le contenu, car le Temps est proche !
Jean, aux sept Églises d'Asie. Grâce et paix vous soient données par «Il est, Il était et Il vient», par les sept esprits présents devant son trône, et par Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né d'entre les morts, le prince des rois de la terre. Il nous aime et nous a lavés de nos péchés par son sang, il a fait de nous une royauté de prêtres, pour son Dieu et Père : à lui donc la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen.
Voici, il vient avec les nuées; chacun le verra, même ceux qui l'ont transpercé, et sur lui se lamenteront toutes les races de la terre. Oui, Amen!
Je suis l'Alpha et l'ÇW, dit le Seigneur Dieu, «Il est, Il était et Il vient», le Maître-de-tout.
Moi, Jean, votre frère et votre compagnon dans l'épreuve, la royauté et la constance en Jésus. Je me trouvais dans l'île de Patmos, à cause de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus. Je tombai en extase, le jour du Seigneur, et j'entendis derrière moi une voix clamer, comme une trompette : «Ce que tu vois, écris-le dans un livre pour l'envoyer aux sept Églises : à Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée.»
Les lieux sont repérables sur une carte, ils existent : Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée sont des villes situées dans l’actuelle Turquie où des communautés chrétiennes se réunissaient.
carte-apoc.jpg
Le mot église ekklèsia apparaît 19 fois dans l’Apocalypse, 18 fois dans les trois premiers chapitres et une fois au dernier chapitre (22,16) ce qu’on peut comprendre comme un passage de l’expérience personnelle sur la petite île de Patmos à l’Eglise universelle (catholique) en passant par l’expérience communautaire des Eglises d’Asie mineure.
Le chiffre sept manifeste la totalité, le ciel et la terre (3+4) l’universalité et la perfection dynamique d’un passage. Les sept esprits ou les sept dons de l’Esprit Saint : la totalité de l’esprit.
 
1,12-16 : Je me retournai pour regarder la voix qui me parlait; et m'étant retourné, je vis sept candélabres d'or et, au milieu des candélabres, comme un Fils d'homme revêtu d'une longue robe serrée à la taille par une ceinture en or. Sa tête, avec ses cheveux blancs, est comme de la laine blanche, comme de la neige, ses yeux comme une flamme ardente, ses pieds pareils à de l'airain précieux que l'on aurait purifié au creuset, sa voix comme la voix des grandes eaux. Dans sa main droite il a sept étoiles, et de sa bouche sort une épée acérée, à double tranchant; et son visage, c'est comme le soleil qui brille dans tout son éclat.
Le fils d’homme qui parle fait immanquablement penser à Jésus transfiguré, ou au Ressuscité de Grünewald : c’est lui, le Christ, qui parle.
//Dn.7,9-14- « Tandis que je contemplais : Des trônes furent placés et un Ancien s'assit. Son vêtement, blanc comme la neige; les cheveux de sa tête, purs comme la laine. Son trône était flammes de feu, aux roues de feu ardent. Un fleuve de feu coulait, issu de devant lui. Mille milliers le servaient, myriade de myriades, debout devant lui. Le tribunal était assis, les livres étaient ouverts. Je regardais; alors, à cause du bruit des grandes choses que disait la corne, tandis que je regardais, la bête fut tuée, son corps détruit et livré à la flamme de feu. Aux autres bêtes la domination fut ôtée, mais elles reçurent un délai de vie, pour un temps et une époque. 
Je contemplais, dans les visions de la nuit : Voici, venant sur les nuées du ciel, comme un Fils d'homme. Il s'avança jusqu'à l'Ancien et fut conduit en sa présence. À lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous peuples, nations et langues le servirent. Son empire est un empire éternel qui ne passera point, et son royaume ne sera point détruit. »
 À sa vue, je tombai à ses pieds, comme mort; mais il posa sur moi sa main droite en disant : «Ne crains pas, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant; je fus mort, et me voici vivant pour les siècles des siècles, détenant la clef de la Mort et de l'Hadès. Écris donc ce que tu as vu : le présent et ce qui doit arriver plus tard. Quant au mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite et des sept candélabres d'or, le voici : les sept étoiles sont les Anges des sept Églises; et les sept candélabres sont les sept Églises.
 
A chaque Eglise correspond un ange, un messager ; le terrestre est relié au céleste : les Eglises sont représentées sur terre par les candélabres, éléments liturgiques. Leurs anges sont dans la main de Dieu, qui les protège et les envoie. Les communautés reçoivent des messages de Dieu mais, il faut le remarquer, par l’intermédiaire humain du prophète. C’est lui qui dictera aux anges leurs messages : « ce que l’Esprit dit aux Eglises
2,1 - «À l'Ange de l'Église d'Éphèse, écris : Ainsi parle celui qui tient les sept étoiles en sa droite et qui marche au milieu des sept candélabres d'or.
2,8 - «À l'Ange de l'Église de Smyrne, écris : Ainsi parle le Premier et le Dernier, celui qui fut mort et qui a repris vie.
2,12 - «À l'Ange de l'Église de Pergame, écris : Ainsi parle celui qui possède l'épée acérée à double tranchant.
2,18 - «À l'Ange de l'Église de Thyatire, écris : Ainsi parle le Fils de Dieu, dont les yeux sont comme une flamme ardente et les pieds pareils à de l'airain précieux.
3,1 - «À l'Ange de l'Église de Sardes, écris : Ainsi parle celui qui possède les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles.
3,7 - «À l'Ange de l'Église de Philadelphie, écris : Ainsi parle le Saint, le Vrai, celui qui détient la clef de David
3,14 - «À l'Ange de l'Église de Laodicée, écris : Ainsi parle l'Amen, le Témoin fidèle et vrai, le Principe de la création de Dieu.
Chaque lettre s’achève par la même formule : « Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Églises. »
Dans chacune des Eglises cohabitent plus ou moins le meilleur et le pire, face aux juifs et aux païens ou aux erreurs des hérétiques[1]. Le meilleur : la charité, la foi, la fidélité, la constance, la résistance aux épreuves, la pauvreté, la fermeté et le dévouement. Le pire : l’affadissement, les compromissions avec les idoles, l’assoupissement, la vacuité, la tiédeur et l’aveuglement.
Mais à chacune le bonheur est promis : « l'arbre de vie placé dans le Paradis de Dieu ; la couronne de vie ; la manne cachée et un caillou blanc portant gravé un nom nouveau que nul ne connaît, hormis celui qui le reçoit[2] ; l'Étoile du matin ; être revêtu de blanc; et avoir son nom au livre de vie ; demeurer dans le temple de Dieu à jamais et recevoir le nom de mon Dieu, et le nom de la nouvelle Jérusalem qui descend du Ciel et le nom nouveau du Christ ; siéger avec le Seigneur sur son trône, comme lui-même, après sa victoire, a siégé avec son Père. »
Cette récompense pourrait bien s’anticiper dans l’Eucharistie comprise comme une alliance intime de chacun comme de la communauté ecclésiale avec Dieu :
3,20 : Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je dînerai, moi avec lui et lui avec moi.
Ainsi introduite, la suite du livre ne peut pas être interprétée comme une suite de prédictions catastrophiques sur la fin des temps. Son enracinement historique et concret, même énigmatique, l’adresse à des communautés ecclésiales, des Eglises toujours menacées de durcissement ou de dissolution.
 
Une lecture pour approfondir :
« L’Apocalypse » de Yves-Marie Blanchard (2004) dans la collection « La Bible tout simplement » aux éditions de l’Atelier (16 €)


[1] Nicolaïtes : secte à tendance gnostique (refusant l’Incarnation) et pratiquant des rites païens. L’Eglise d’Ephèse leur résiste, mais celle de Pergame s’est laissé séduire.
[2] Vous vous souvenez : « Le bon, la brute et le truand », le combat dans le cimetière ?
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